CONSOLE « CERNUNNOS »
Númena. Santos Bregaña & Javier Zunda. Eibar. 2018
Cernunnos est né du pensée d’un animal sauvage, un cerf, marchant dans les ruines d’une ville abandonnée. D’un croquis dans un cahier, avec l’idée d’être un animal sacré mais en même temps un objet géométrique, sortant de sa propre peau pliée comme un origami de bronze. La peau est la nuit, avec ses étoiles, réelles et inventées, et elle surgit des mathématiques pour se relever sans effort apparent. C’est un placard, une console. Son ventre est doté de portes et son intérieur est en peau. Les tireurs sont des oiseaux : il y a un pot où seront conservées les clés, mais à l’intérieur il y a un compartiment secret avec une promesse. Les bois sont des branches d’acier en fusion, provenant d’un magnolia, sur lesquelles on peut accrocher des manteaux, des chapeaux et des rêves.
Photographie López de Zubiria
BIJOUTIER « VULPES »
Númena. Santos Bregaña & Javier Zunda. Eibar. 2020
Dieu a créé les solides, mais le diable s’est occupé des surfaces.
Ils veulent garder le silence et ne pas qu’on en parle. Ils veulent parler pour eux-mêmes, pour leur peau et pour leur géométrie, sans autres sons que le battement des vagues, le vent et la tempête ; Le bruit blanc d’un ruisseau, une volée de corbeaux. La nuit.
Qui habite ces objets ? d’où venez-vous? ou où étaient-ils ? Sont-ils de ce monde ? est-ce qu’ils reviennent ? Est-ce qu’ils nous surveillent ? Est-ce qu’ils nous traquent ? Nous protègent-ils ? S’agit-il de meubles, de cages, de pièges de prisons ?
Photographie López de Zubiria
HEURTOIR « FATUM »
Númena. Santos Bregaña & Javier Zunda. Eibar. 2021
Dans l’histoire, il existe mille formes, traditionnellement celles en forme de main tenant une pomme. C’est la main d’Ève qui rappelle au visiteur sa condition de « pécheur ». C’est la pomme ramenée du paradis et son porteur qui demande à entrer dans le monde des mortels. Systole et diastole, contraction et dilatation du cœur qui résonnent à la porte demandant l’asile. A l’occasion d’un exil auquel nous semblons tous participer, d’une fatigue qui nous pousse à retourner au paradis. C’est peut-être pour cette raison que ce petit cœur prêche ce retour au bonheur et peut être placé à l’intérieur des portes, pour demander à sortir au lieu d’entrer.
Photographie López de Zubiria
CHRIST IMBRICATENS
Númena. Santos Bregaña. Eibar. 2024
…
Si l’on pouvait accélérer cette séquence de représentations, des triumphans aux dolens, en passant par les patiens, dans une époque qui s’étend du Ve siècle à nos jours, en centaines de milliers de représentations, le Christ ferait une sorte de danse de de la statique à la douleur. Du triomphe sur la mort à la résignation de la fin avant la résurrection.
Dans cette proposition, une quatrième forme qui ne renonce pas à la tradition, un Christ imbricatens (superposé) : à la manière du célèbre paradoxe de superposition quantique de Schrödinger, le fils de Dieu est vivant et mort simultanément. Présent et absent à la fois, décédé et ressuscité en parallèle. La pièce montre une croix avec une figure qui sur un côté est concave, vivante et présente et sur le dos elle est convexe et par conséquent absente.
Un Christ métaphysique qui sur un support contemporain en guise de tremplin permet de l’orienter dans la pièce vers le centre de la pièce pour une meilleure visibilité et de se placer dans un sens ou dans l’autre selon la lumière et l’occasion. Dans la version translucide, la superposition est encore plus évidente comme le montrent les images.